Algues vertes : l'UFC-Que choisir s'insurge contre un projet du gouvernement
Alors que les algues vertes prolifèrent déjà depuis plusieurs semaines sur les plages de Bretagne, l'UFC-Que choisir, dénonce un projet du gouvernement qui pourrait aggraver la situation. Un décret et plusieurs arrêtés ministériels prévoient en effet de permettre une augmentation des épandages de lisier.
L'association de protection des consommateurs UFC-Que choisir s'est insurgée contre un projet du gouvernement visant à revoir à la hausse les quantités d'azote organique autorisées pour l'épandage. Dans une lettre adressée aux élus bretons, et citée par 20minutes.fr, l'association évoque "un projet de décret et d'arrêtés ministériels" qui autoriserait une quantité augmentée de 20%. "Et ce sur les zones les plus dangereuses", affirme la lettre. "Au moment où la prolifération des algues vertes sur les plages bretonnes donne lieu à beaucoup d'annonces mais bien peu d'actions préventives, cette initiative est pour le moins mal venue", dénonce l'UFC.
Les algues vertes prolifèrent en effet depuis plusieurs semaines, encouragées par la chaleur, le soleil, et les faibles précipitations que la région a connu au printemps. Or l'azote provenant des nitrates agricoles est l'une des causes majeures de la prolifération des algues vertes. Alors qu'en juin 2010, 12.045 tonnes d'algues toxiques avaient été ramassées, on en compte aujourd'hui déjà 20.321 tonnes. D'après un récent rapport du Conseil économique et social de Bretagne (Ceser), "109 sites d'échouages" ont été localisés en Bretagne, tandis que "des marées vertes sont désormais observées jusqu'à l'île d'Oléron ainsi qu'en Normandie". L'étude indique que les volumes d'algues ramassées sont passés de 27.000m3 en 2007, à 61.000 m3 en 2010. Les coûts du ramassage et du traitement des algues qui dégagent un gaz toxique lorsqu'elles entrent en putréfaction, sont alors passés de 345.000 à 850.000 euros. Les Côtes-d'Armor sont encore les plus touchées par les marées vertes, mais dans le Finistère elles sont de plus en plus nombreuses. Les volumes ramassés sont six fois plus importants que l'année dernière, passant de 1.098 tonnes en 2010, à quelque 7.577 tonnes en 2011.