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Publié par Scientifique

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Des navigateurs sont allés à la rencontre du «continent de plastique» qui flotte en plein Pacifique...

Loin des yeux, loin des pollueurs. Au beau milieu du Pacifique, des tonnes de morceaux de plastique flottent, rassemblés en une immense plaque de déchets par les courants. Le navigateur Patrick Deixonne et ses coéquipiers sont partis le 15 mai dernier pour 17 jours en mer à la rencontre du gyre du Pacifique Nord.

 

Découverte en 1999, cette «soupe de plastique» est encore très mal connue des scientifiques et sa localisation géographique reste presque aussi mystérieuse que sa composition. Le Centre national d’études spatiales (Cnes) a ainsi profité de l’expédition pour tester la visibilité par satellite du continent de déchets: «Nous voulions savoir s’il était possible de le voir depuis l’espace, explique Danielle Destaerke, ingénieure au Cnes. La quantité de déchets n’est pas très dense en surface, c’est pour cela qu’on a du mal à voir la colonne d’eau avec les satellites.»

La soupe de plastique revient dans nos assiettes

Cette «catastrophe écologique qui passe inaperçue», comme le regrette Patrick Deixonne, fait «froid dans le dos» quand on se retrouve nez à nez avec elle: «En une heure de navigation, nous avons croisé une dizaine de macrodéchets, d’une taille supérieure à 15cm. Nous avons même repêché une chaussure en plastique à des milliers de kilomètres des côtes», raconte l’explorateur. Mais le plus inquiétant est peut-être la pollution invisible, les microdéchets indécelables à l’œil nu qui se mélangent au plancton. «Nous ignorons encore comment ces microscopiques morceaux de plastique transportent des pollutions organiques comme les PCB ou les résidus médicamenteux», précise Danielle Destaerke.

Car si nos déchets s’échappent bien loin dans les océans, nous en récupérons les effets néfastes par poissons interposés: «Nous ne sommes encore qu’au début de l’étude scientifique sur la pollution de la chaîne alimentaire mais il faudra tester les poissons que nous mangeons pour voir s’ils sont affectés par ces polluants.» L’association guyanaise Océan Scientific Logistic espère donc repartir prochainement, avec ses partenaires scientifiques, pour trouver comment éviter que cette soupe de plastique ne se retrouve dans nos assiettes.

 

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