La procrastination expliquée par la science
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Je le fais dans 5 minutes ... ou demain... La procrastination ou le fait de tout remettre au lendemain est enfin expliqué par la science.
Atlantico : Selon une étude ( voir ici), nous procrastinons à cause de deux points : d'une part nous ne sommes pas d'humeur à réaliser la tâche que nous avons à faire, d'autre part nous pensons trouver l'envie plus tard. Ces raisons expliquent-elles le cercle vicieux de la procrastination ? Y a-t-il d'autres facteurs?
Martin Kurt : Oui elles sont une partie de l'explication. La motivation joue beaucoup. Lorsque l'on est motivé pour faire quelque chose, on va le faire de suite. Souvent, si nous procrastinons c'est pour des choses un peu pénibles comme faire sa feuille d'imposition, ses comptes… On pense avoir le temps jusqu'à la limite qu'on nous impose, pour reprendre l'exemple de la feuille d'imposition, au bout d'un certain temps le montant à payer sera majoré de 10%.
Une autre raison pouvant expliquer la procrastination est la peur de se confronter à soi-même, procrastiner c'est repousser le moment où l'on prend le risque d'échouer.
Dans quelle mesure les mécanismes qui nous poussent à procrastiner relèvent justement d'un cercle vicieux ?
La procrastination peut nous entraîner très rapidement dans un cercle vicieux. C'est comme une personne qui cherche à perdre du poids. Cela implique de remettre en cause son mode de vie, ce qu'elle n'a pas forcément envie de faire. Elle va donc procrastiner et continuer à grossir, cette tache lui parait alors encore plus difficile et ainsi de suite… Plus on procrastine, plus les taches qui nous rebutaient nous paraisse encore plus repoussantes.
La procrastination touche-t-elle tout le monde ou est-elle concentrée chez quelques individus ?
La procrastination touche tout le monde, il est normal de remettre des taches au lendemain. La vraie question est de savoir si cela gène nos relations ou notre vie. Il s'agit du même processus que quelqu'un qui a des tics ou des manies, tout le monde en a à son niveau mais cela devient un problème quand elles prennent trop de place.
Pour sortir de ce cercle vicieux, un chercheur de Cambridge, Keith Erickson propose de s'auto-fixer une limite ( voir ici) . N'est-ce pas ce que nous faisons déjà avant de repousser cette limite ? Est-ce une vraie solution ?
Il est vrai que l'on peut avoir tendance à repousser les limites que l'on se pose. La clef est de se fixer un objectif réalisable et de se le rappeler régulièrement via des alarmes, des post-it ou autres.
Quels sont les autres méthodes pour sortir de la procrastination ?
Il faut suivre la règle des trois minutes. Si une tache à faire vous prend moins de trois minutes faites là maintenant. Vous perdrez plus de temps et d'énergie à la repousser qu'à l'exécuter. On peut aussi envisager son temps sous forme de sessions afin de décupler son efficacité. Une autre méthode consiste à s'accorder des récompenses ou un petit plaisir lorsque l'on termine une tache pénible. Enfin, on peut aussi essayer de rendre la tache à accomplir ludique.