Une femme atteinte par le syndrome de "l’homme-arbre" ?
Sahana Khatun, une jeune Bangladaise de dix ans pourrait être, selon des médecins, la première femme atteinte du syndrome d’épidermodysplasie verruciforme, ou syndrome de l’homme-arbre.
Alors que jusqu’ici, seuls les hommes semblaient affligés de cette pathologie, Sahana Khatun pourrait bien être le premier cas féminin d’épidermodyslplasie verruciforme, plus communément appelée syndrome de l’homme-arbre. "Nous pensons qu'elle est la première femme (atteinte)", a déclaré à l'AFP Lal Sen, directeur du département de chirurgie plastique de l'nstitut de Dacca. Les médecins du collège médical de Dacca en charge du cas ont constaté les excroissances caractéristiques de la maladie sur la jeune fille. Soit d’imposantes verrues semblables à des écorces d’arbres. Son père, un fermier pauvre du nord du Bangladesh a expliqué dans un premier temps ne pas s’être inquiété de ces symptômes. Mais face au développement rapide de ces derniers, il a finalement fait le voyage de son village à la capitale, Dacca, pour que Sahana Khatun soit prise en charge. Pour l’heure, les médecins ne peuvent affirmer avec certitude qu’il s’agit bien d’un nouveau cas d’épidermodyslplasie verruciforme et des tests sont toujours en court.
L'épidermodysplasie verruciforme est due à des mutations génétiques. Elles amènent en outre à un plus fort risque d’infections aux papillomavirus, selon le portail Orphanet sur les maladies rares. Elle se manifeste généralement lors de la petite enfance et l’enfance et se caractérise par l’apparition de lésions verruqueuses. Notamment au niveau du tronc, du cou, du visage, des bras et avant-bras. Passé le diagnostic, même si cette maladie est incurable, des interventions chirurgicales sont envisageables. Mais s’il est possible de retirer ces verrues, la maladie n’en est pas éradiquée pour autant. Comme le montre le cas de Dede Kosawa un Indonésien d’une quarantaine d’année qui, en 2016, décédait des suites de la maladie. Malgré pas moins de 14 interventions, les lésions avaient finalement attaqué ses organes vitaux. Très peu de personnes et jusqu’à maintenant, que des hommes, ont été diagnostiqués avec cette condition génétique. Le cas récent d’Abu Bajandar, un jeune Bangladais de 27 ans avait d’ailleurs été très médiatisé. La première ministre du pays, Sheikh Hasina, déclarait même que ses soins lui seraient offerts. Dont pas moins de 16 interventions chirurgicales.
Victor Miget, avec AFP