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Publié par Scientifique

Depuis le 1er mai, le Champix® est couvert à hauteur de 65% pour les fumeurs engagés dans un sevrage tabagique. Et ce en seconde intention, lorsque les substituts nicotiniques n’ont pas suffi à pallier le manque. Une décision prise 6 ans après le déremboursement de cette molécule alors accusée de provoquer de graves effets indésirables.

Pris en charge depuis mars 2007 et déremboursé en 2011, le Champix® fait son retour sur les prescriptions couvertes par la Sécurité sociale. Ainsi ce médicament à base de varénicline, commercialisé par Pfizer, est désormais remboursé à 65% dans la prise en charge du sevrage tabagique en seconde intention. C’est-à-dire « après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques chez les adultes ayant une forte dépendance au tabac ». Point de repère ? Pour bénéficier de cette molécule, le fumeur devra atteindre un score supérieur ou égal à 7 au test de Fagerström*.

Quelle balance bénéfice-risque ?

Publiée au Journal officiel ce 25 avril, cette mesure fait suite à un l’avis de la Haute autorité de Santé (HAS) du 9 novembre 2016. A cette date, l’Autorité s’était prononcé sur d’éventuels effets indésirables répertoriés après usage de cette molécule (risque cardiovasculaire, épileptique et suicidaire). Ainsi, selon elle, une étude « a évalué la tolérance et l’efficacité de la varénicline (…) versus traitements nicotiniques de substitution (TNS) et placebo dans le sevrage tabagique chez des fumeurs avec et sans antécédents de troubles psychiatriques. Le taux d’abstinence continue des semaines 9 à 12 a été significativement plus élevé dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo et que dans les groupes TNS et bupropion ». Et « les données de tolérance n’ont mis en évidence aucune augmentation du risque des événements neuropsychiatriques de la varénicline (…) ».

En déclarant « un service médical rendu important », la HAS considère le Champix® comme « médicament de seconde intention dans la stratégie de prise en charge réservée aux sujets fortement dépendants ».

La clé de la volonté

Dosée entre 0,5 mg et 1 mg, la varénicline se fixe sur les récepteurs nicotiniques du cerveau. Un mécanisme apaisant les symptômes de manque bienvenu lorsqu’il s’agit de contrer l’envie irrépressible d’allumer une cigarette. Mais comme le rappellent les auteurs du Vidal, le Champix® « ne peut être efficace que lorsque la volonté d’arrêter de fumer est personnelle et s’accompagne d’une forte motivation ». Un paramètre indispensable pour « lutter contre l’envie de fumer, sans être forcé de faire en permanence appel à la volonté qui s’émousse avec le temps ». La personne « doit se faire à l’idée qu’elle ne fumera plus jamais, dès le début du sevrage. Chaque jour sans tabac doit être vécu comme une libération et non comme un calvaire ».

*En 6 items (heure de la première cigarette de la journée, nombre de cigarettes fumées par jour…), le test de évalue le degré d’addiction à la nicotine.

 
 
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