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Publié par Scientifique

Longtemps cantonnée à l’univers du spectacle, l’hypnose a (presque) gagné ses galons de discipline sérieuse, avant tout grâce à ses utilisations dans le domaine de la médecine. Explications avec le professeur Daniel Bontoux.

Il a un regard acerbe sur ce qu’il nomme « les médecines différentes »… sauf sur l’hypnose. Le professeur Daniel Bontoux, rhumatologue et auteur du rapport de l’Académie nationale de médecine sur la question, remis en mai 2013, nous explique en quoi elle a fait ses preuves, mais alerte aussi sur les dérives.

Vous écriviez dans votre rapport, que l’hypnose avait « sa place » dans le parcours de soins. C’est-à-dire ?

DANIEL BONTOUX. C’est une thérapie complémentaire. Parmi toutes les techniques, plus ou moins fiables, et médecines alternatives -acupuncture, ostéopathie, mésothérapie, homéopathie…- L’hypnose émerge comme la meilleure et la plus intéressante. Elle est celle qui a les résultats les plus convaincants et qui repose sur les bases scientifiques les plus solides. C’est pour cela que l’Académie l’a désignée comme ayant un intérêt pour le patient.

Tous peuvent-ils y prétendre ?

À des degrés différents ! Il y a une notion de « suggestibilité » dans l’hypnose à laquelle chacun est plus ou moins sensible. Environ 15 % de la population a cette aptitude, liée en partie à des composantes génétiques. Il y a donc une suggestibilité innée. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas y prétendre, grâce à la stimulation crânienne et l’aide d’un médecin. D’où la multiplication du champ de ses possibles et le succès qu’elle rencontre auprès du public.

Dans quels domaines ?

Le plus connu et reconnu est le domaine de l’anesthésie où l’hypnose est de plus en plus utilisée. Mais on retrouve d’autres utilisations médicales, notamment pour les affections fonctionnelles, sans lésion, comme les douleurs chroniques. Elle peut servir dans le cadre de traitement de la migraine, contre l’anxiété, les troubles du sommeil… et est régulièrement testée par les personnes qui veulent arrêter de fumer.

Elle serait donc miraculeuse ?

Non, pas du tout ! Elle une aide, un outil supplémentaire. Il est indispensable de dire que l’hypnose ne se substitue pas aux traitements ou aux médicaments prescrits par un spécialiste. Elle ne soigne pas des pathologies mais améliore leur prise en charge. Il ne faut pas en faire en dehors du cadre médical !

Comment choisir un bon hypnotiseur ?

C’est tout le problème. L’hypnose n’est pas réglementée par le code de santé publique. N’importe qui peut donc s’autoproclamer hypnotiseur. Pour ne pas se tromper, il faut choisir avant tout un professionnel de santé. Un médecin, infirmière, psychologue, psychiatre… qui pratique l’hypnose. Il ne faut pas hésiter à demander s’il a fait une formation et à choisir en fonction de l’expérience. En clair, pour éviter les charlatans, il ne faut pas prendre les premiers numéros sur Internet avec des hypnotiseurs qui promettent monts et merveilles.

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