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Publié par Scientifique

L’on a souvent tendance à allier la dépendance affective à un amour excessif envers l’autre. C’est faux ! La dépendance affective traduit plutôt un non-amour envers sa propre personne.

Dépendre de l’amour de quelqu’un d’autre, sentir que notre vie toute entière s’écroule si le sujet de notre amour disparaît ou s’absente, n’a rien à voir avec l’amour proprement dit ! Il s’agit d’un problème latent qu’on traîne depuis l’enfance et qui fait que le sujet ait une opinion négative de soi. Le dépendant affectif est souvent insatisfait, il exige beaucoup de lui-même, a de grandes difficultés à recevoir et fait très souvent des choix inadéquats en matière de couple.

Notre ami psychologue E.N. a bien voulu disséquer les différents types et autres mécanismes de cette dépendance dont  un bon nombre de personnes se trouvent confrontées à un moment ou à un autre de leur vie.

En fouillant dans le passé et en étudiant le présent de tout être humain, un spécialiste peut déchiffrer les tenants et les aboutissants de cette dépendance affective qui peut, dans certains cas, devenir, carrément, une pathologie maladive.

 

Le premier élément qui peut annoncer la couleur d’une dépendance affective est le fait de ne pas réussir à avoir des relations amoureuses stables, durables et qui réussissent même si la personne semble tout avoir pour y arriver. La souffrance enfouie au fond de lui-même lui impose de se détacher de son partenaire ou de tout faire foirer. Il arrive à cette décision parce qu’il allie l’amour à la souffrance et à la culpabilité. Mais pourquoi autant de souffrance ?

Fouillons dans le passé !

Avant de devenir adulte, l’on a tous été enfant. Et tout enfant est, à un moment de la vie, entièrement dépendant de ses parents avant de pouvoir s’en détacher graduellement et tracer enfin son bonhomme de chemin. L’enfant a en effet besoin de se sentir en sécurité pour évoluer. Et le fait d’être parent implique certes qu’on soit protecteur.

Mais lorsqu’on se montre surprotecteur envers nos enfants, on entrave leur évolution naturelle. La dépendance de l’enfant vis-à-vis de ses parents sera alors réelle et grandissante. S’il n’a jamais eu l’occasion d’entreprendre quoi que ce soit sans leur assistance, il va croire que sans eux, il n’arrivera jamais à réussir.

L’enfant doit s’isoler du regard veillant et omniprésent de ses parents pour tenter ses propres expériences et apprendre la vie.

En revanche, s’il sait que ses moindres faits et gestes sont surveillés, non seulement il ne prendra aucune initiative, mais en plus, il sera accablé par une sorte de laxisme.

Toutefois, les dégâts à long terme s’avèrent davantage compliqués ! Un enfant qui ne prend pas d’initiative et qui ne compte jamais sur ses propres ressources perd confiance en lui, même s’il ne le montre pas. Il sera incapable d’être autonome.

De fait, les mères excessivement inquiètes véhiculent des sentiments de peur à leur enfant. Ce qui entrave évidemment son développement psychique.

Une mère très bienveillante et surprotectrice cherchera à combler les moindres besoins de son enfant jusqu’à le mener à ne plus ressentir de besoin !

Pis encore, lorsqu’il tombe, se blesse ou lui arrive le moindre incident, elle entre dans une forme d’autopunition qui pousse l’enfant à se sentir coupable d’avoir pris la moindre initiative parce qu’il a rendu sa mère malheureuse. Il finira donc par ne plus rien tenter ni désirer. Or le désir et la volonté sont inévitables pour la structuration psychique de l’enfant.

Et dans une étape ultérieure, ces enfants n’arriveront jamais à la maturité émotionnelle et seront toujours enclins à devenir dépendants des autres sur le plan affectif!

 

L’ex-dépendant affectif est un futur « anti-dépendant »

Dans des cas encore plus poussés, arrivé à l’adolescence, lorsque le sujet a vraiment besoin de se rebeller contre cette emprise et s’il voit que sa mère en souffre, il va culpabiliser d’essayer de rejeter sa mère. Et peut même se priver d’avoir une vie affective. Ceci est d’autant plus vrai s’agissant d’enfant unique ou d’un garçon qui n’a que des sœurs. Ce ressentiment aura lieu de manière insidieuse. L’adolescent peut croire avoir dépassé le cap mais il se trompe !

Lorsqu’il va se rendre compte qu’il refuse de dépendre de quelqu’un, il risque hélas de devenir « anti-dépendant » ! Il s’agit d’une arme de défense que le sujet utilisera pour que personne ne dépende de lui et pour qu’il ne dépende de personne non plus. Il aura tellement peur de toutes les formes de dépendance affective qu’il remplacera, souvent, par une autre forme d’addiction : celle à l’alcool, à la drogue, à la perversion, au jeu… Inconsciemment, il se privera du droit d’aimer et d’être aimé. Il vivra seul, isolé et jouera aux célibataires endurcis.

 

L’ex dépendant affectif, le « sauveteur » de demain

Un être qui a été dépendant affectivement de sa mère peut transformer sa dépendance en devenant « sauveteur ». Dans son inconscient, il a toujours fait des efforts pour que sa mère ne panique pas. Il n’a jamais eu l’occasion de se sentir aimé, même s’il commet des bêtises.

Il ne se sent donc pas aimé pour ce qu’il était et a l’ultime conviction que l’amour s’achète et se mérite. Il fera tout pour chercher des partenaires inaccessibles, malades ou pauvres et fera tout pour leur venir en aide et ensuite « acheter » leur amour. Une fois parvenu, il laisse sa cible pour en chercher une autre ! 

Les mamans croient sûrement bien faire en étant très attentionnées. Elles devraient pourtant se poser la question qu’il faut : comment je voudrais que mon enfant soit lorsqu’il sera adulte ? Si elle le veut autonome, responsable, libre, indépendant, mais surtout équilibré et heureux, qu’il aime et qu’il soit aimé, c’est à elle de lui préparer le terrain adéquat !

Trop de précautions nuit et comme dit l’adage, le mieux est l’ennemi du bien ! Ne cherchez pas à devenir de super-mamans ! Et ne faites pas en sorte que vos enfants soient absolument parfaits et n’essayez pas de leur donner une vie parfaite! Si à la vue de leurs cicatrices et fractures, vous paniquez qu’allez-vous dire à propos des maux profonds de l’âme dont ils vont souffrir toute leur vie ! Une fracture guérit, mais une surprotection de l’enfant le rendra chroniquement triste, déprimé et solitaire !

A méditer…

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M
Je suis bien d'accord avec cette article, l'amour c'est tout sauf de la dépendance. Pourtant le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas !
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