Quel spécialiste consulter pour le mal de dos ?
Rhumatologue, kiné, ostéopathe, chiropracteur : à qui confier son dos ?
Contractures musculaires, raideurs, lombalgies, sciatiques, sont des soucis hélas très communs. Pour éradiquer ces douleurs, kinésithérapeutes, ostéopathes, et chiropracteurs n’apportent pas les mêmes réponses.
Près de 80 % des Français, les femmes plus fréquemment que les hommes, sont ou seront confrontés à des douleurs de dos dans leur vie. Avoir mal au dos, c’est à la fois banal et… normal.
La colonne vertébrale est une structure vivante qui se dégrade si nous lui en demandons trop. Les muscles et ligaments qui soutiennent et protègent les articulations de la colonne vertébrale sont les premiers touchés par les mauvaises positions et par les effets de la sédentarité ou de l’âge. Il en va ainsi des contractures musculaires. Les vertèbres, elles, sont notamment concernées par l’arthrose. Les disques intervertébraux s’usent au fil des années et perdent de l’épaisseur.
Certaines douleurs sont provoquées par un pincement ou une hernie discale déjà installée. Mais les douleurs les plus fréquentes concernent la région lombaire (le bas du dos), cette partie du corps supportant l’ensemble de la colonne vertébrale.
Mal de dos : consulter un rhumatologue
En cas de douleurs, le patient consulte d’abord son médecin traitant qui, dans un premier temps, va lui prescrire des antalgiques ou des anti-inflammatoires. S’il s’agit d’un mal de dos consécutif à un effort inhabituel, ce peut être suffisant. Mais si la douleur ne cède pas après dix ou quinze jours de traitement, le médecin pourra l’orienter vers un rhumatologue.
La prise de contacts passe par un interrogatoire approfondi : en plus des circonstances dans lesquelles est apparue la douleur et de sa localisation, la description du contexte professionnel et l’analyse des facteurs psychosociaux (chômage, séparation, deuil) dans lesquels évolue le patient sont essentielles à la compréhension de sa pathologie et à l’évaluation de ses facultés de rétablissement.
Suit un examen clinique complet de la colonne vertébrale. Il s’agit de ne pas passer à côté d’un problème de santé plus grave qu’une lombalgie, une cause tumorale ou infectieuse sous-jacente, par exemple.
Souvent, le rhumatologue demande une radiographie de la colonne pour y repérer un pincement, une hernie discale ou la présence d’arthrose. Le recours au scanner ou à l’IRM reste exceptionnel.
Le professionnel de santé s’emploie à réduire la douleur par des médicaments : antalgiques simples (Paracétamol) ou opioïdes faibles (Efferalgan codéiné), myorelaxants (Panos Gé, Tetrazepam), ou anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Le kiné pour retrouver les bonnes postures
S’il n’y a pas de contre-indication, les séances de kinésithérapie prescrites par le médecin traitant ou par le rhumatologue en marge du traitement antidouleur peuvent débuter. Outre la disparition de la douleur, c’est en effet le retour à la mobilité qui est privilégié. Le patient est acteur de son rétablissement. Il doit continuer à bouger pour que son dos fonctionne à nouveau normalement.
À côté du kinésithérapeute, dont les actes sont pris en charge par l’Assurance-maladie, d’autres spécialistes peuvent alors intervenir, notamment l’ostéopathe et le chiropracteur. Même s’ils sont reconnus par les pouvoirs publics, leurs actes ne sont pas remboursés.
Kiné, ostéopathe, chiropracteur : quelle différence ?
- Nombre : 90 000 en France, la majorité en libéral.
- Formation : une année à l’université (PAS ou LAS) et quatre années d’école spécialisée, sanctionnées par un diplôme d’État.
- Contact : : site de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
- Promesse : Revenir à la mobilité antérieure du geste ou de la posture.
- Techniques : Massages, étirements, assouplissements, rééducation posturale, réhabilitation gestuelle dans un premier temps. Participation à l’éducation thérapeutique du patient en l’aidant à épargner son dos et à utiliser les bonnes postures.
- Séances : variable, entre 1 et 15 séances pour une lombalgie, davantage pour une récupération postopératoire.
- Tarifs : selon sa nature et le dépassement ou non des honoraires de base, l’acte du masseur-kinésithérapeute est coté de amk 1 (2,04 €) à amk 20 (40,80 €). Il est remboursé à 60 % par l’Assurance-maladie.
- Nombre : 25 000 ostéopathes, dont des médecins et des kinésithérapeutes ayant suivi une formation.
- Formation : 5 ans d’études dans des écoles d’enseignement privé, sanctionnées par un diplôme d’État.
- Contact : site de l’Union fédérale des ostéopathes de France.
- Promesse : retour à l’équilibre des tensions pour une normalisation des fonctions.
- Techniques : l’ensemble du dos, voire du corps, est pris en compte, quelle que soit la douleur. Le spécialiste examine la mécanique articulaire et la remet en ordre par des manipulations le plus souvent douces.
- Séances : entre 1 et 3 séances (de 45 min à 1 heure) sont nécessaires en moyenne.
- Tarifs : libres, dans une fourchette de 40 à 100 €, non remboursés par l’Assurance-maladie. Certaines complémentaires santé prennent en charge une partie des frais.
- Nombre : 1400 chiropracteurs en France.
- Formation : cinq ans d’études en école spécialisée
- Contact : site de l’Association française de chiropratique.
- Promesse : procéder à la réhabilitation du mouvement par la libération des tensions nerveuses qui l’affectent.
- Techniques : la prise en charge concerne l’appareil neuro-musculo-squelettique.
- Elle se concentre sur les relations entre le système nerveux et les muscles : céphalées d’origine cervicale, dorsalgies musculaires et mécaniques d’origine nerveuse (fatigue, stress), lombalgies mécaniques…
- Séances : 3 séances minimum par étape de soins : soulager la douleur, corriger le ou les problèmes, consolider le retour à l’équilibre.
- Tarifs : libres, de 40 à 100 €. Non pris en charge par l’Assurance-maladie.
Consultations : comment êtes-vous remboursé ?
Le remboursement des consultations varie selon le praticien concerné et inclut un prélèvement pour participation forfaitaire de 1 €, ainsi qu’un prélèvement de 0,50 € pour chaque séance de rééducation chez le kinésithérapeute :
- Généraliste référent : le taux de 70 % s’applique sur une base de 23 €, soit 15,10 €.
- Spécialiste indiqué par le généraliste : le taux de 70 % s’applique sur une base de 46 € (avis ponctuel) ou 28 € (suivi régulier), soit 31,20 ou 18,60 €.
- Spécialiste consulté directement (hors parcours de soin) : le taux de 30 % s’applique sur une base de 25 € (secteur 1) ou 23 € (secteur 2), soit 6,50 ou 5,90 €, quel que soit le montant de la consultation.
- Kinésithérapeute (ex : acte coté AMK 7,5) : le taux de 60 % s’applique sur une base de 15,30 €, soit 7,68 €.
- Ostéopathe et chiropracteur : pas de prise en charge par l’Assurance-maladie.