Comment faire fuir les moustiques ?
Les moustiques sont nos pires ennemis au printemps et en été ! Bracelets anti-moustiques, répulsifs à appliquer sur la peau, appareils comme des spirales fumigènes, méthode naturelle comme l’huile essentielle de citronnelle… On fait le point sur les meilleures solutions pour se protéger de ces insectes, potentiellement vecteurs de maladies graves comme la dengue, le chikungunya, ou le paludisme.
Que l’on soit ou non sous les tropiques, la protection contre les moustiques est indispensable lorsque les beaux jours reviennent. Les espèces des régions tempérées peuvent provoquer des réactions allergiques chez les personnes sensibles. Sans compter que le fameux moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de la dengue, du chikungunya, ou du virus Zika, colonise désormais la majorité de la métropole. Alors, parmi tous les pièges à moustiques à votre disposition, lesquels privilégier ?
Qu’est-ce qui attire les moustiques ?
C’est la femelle moustique qui pique la peau pour aspirer le sang. La piqûre intervient après l’accouplement, une fois qu’elle est fécondée : le « repas » de sang est une source de protéines pour ses œufs en maturation.
Les moustiques ont une préférence pour certaines peaux dégageant une odeur. Dioxyde de carbone et acide lactique, deux molécules sécrétées avec la sueur, sont des facteurs d’attraction importants. Pour éviter les piqûres, mieux vaut donc :
- se rincer régulièrement la peau à l’eau claire ;
- se mettre à l’ombre ;
- éviter les activités qui font transpirer.
Pensez aussi à éliminer tous les points d’eau stagnante : les moustiques les utilisent pour pondre et créer de véritables nids ! Bouchez tout conduit ou trou pouvant profiter aux moustiques, ne laissez pas traîner de verres d’eau ni d’eau dans les plantes ou dans les vases. En rendant votre domicile imperméable aux insectes, vous limitez au maximum les risques de passer des mauvaises nuits. Un bon larvicide à plonger dans les points d’eau : pastilles Barbizz au cuivre ou larvicide biologique Vectobac DT, disponibles en grandes surfaces.
Quels sont les meilleurs produits répulsifs anti-moustiques pour la peau ?
Il existe de nombreux répulsifs à appliquer sur la peau, sous forme de sprays, lotions et même de sticks. Ce sont le mode de protection le plus fréquent (30 %) selon une enquête d’UFC-Que Choisir (source 1)
Quatre familles de produits à appliquer sur la peau ont démontré leur efficacité. Leur durée de protection varie de quatre à huit heures, selon la substance utilisée, sa concentration dans le produit et la température extérieure.
Trois de ces répulsifs cutanés sont de synthèse :
- DEET : reconnu comme la molécule la plus efficace, à préférer en zone de paludisme. Il est toutefois associé à des confusions voire des convulsions, surtout lors d’utilisations étendues ou prolongées chez l’enfant ;
- IR3535 (ou 35/35) ;
- KBR3023 (ou icaridine).
Le quatrième est d’origine naturelle : le PMDRBO (ou Citriodiol®), extrait de l’huile essentielle d’Eucalyptus citriodora.
Comment bien utiliser un répulsif anti-moustiques ?
Quelques conseils sont à respecter pour utiliser ces pièges à moustiques, notamment ne jamais pulvériser de répulsif directement sur le visage, près des yeux, des muqueuses (nez, bouche) ou de lésions cutanées. Par ailleurs, la transpiration, les baignades ou la pluie réduisent leur durée d’action.
Prudence, chez la femme enceinte, allaitante, ou chez le jeune enfant : tous les produits ne sont pas recommandés. Demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
En complément de ces répulsifs cutanés, et en particulier dans les zones à risque, les vêtements peuvent également être imprégnés avec des sprays adaptés aux tissus à l’IR3535 ou à l’huile d’eucalyptus qui agissent quelques heures (Cinq sur Cinq Spray Tissus, Spray Anti-Pique Vêtements & Tissus Puressentiel…). Ceux à base de perméthrine, très efficaces mais potentiellement toxiques, sont toujours disponibles, mais ne sont plus recommandés !
Quels répulsifs anti-moustiques cutanés utiliser chez l’enfant ?
Voici les conseils à suivre en fonction de l’âge.
- Avant 2 ans : seul l’IR3535, reconnu pour sa bonne tolérance, est recommandé à une concentration de 10 à 20 %. En zone tropicale, on le préfère dosé à 20 %.
- À partir de 2 ans : l’IR3535 à 30 ou 35 % ou l’icaridine à 20 ou 25 %.
- À partir de 3 ans : en plus des deux substances précédentes, l’huile d’eucalyptus de 10 à 30 % (source 2).
Très important : veillez à ne jamais appliquer de répulsif sur les mains de l’enfant car il a tendance à les porter à la bouche.
Notre sélection de produits répulsifs anti-moustiques
Ce spray contient de l’IR3535 à 20 %, molécule bien tolérée à un dosage qui convient à toute la famille tout en assurant une bonne protection. Le produit a été testé sur les 3 espèces de moustiques (Culex, tigre et anophèle) et affiche 8 heures d’efficacité. Autre plus, 12 heures d’efficacité testée sur les tiques !
À utiliser en métropole ou en Europe pour les adultes. En zones à risque, y compris de paludisme, pour les femmes enceintes et les enfants à partir d’un an.
Son prix : environ 8 € le spray de 90 ml. Laboratoire Procter & Gamble.
Cette lotion renferme de l’icaridine à 20 %. Sans odeur, elle affiche une durée de protection de 7 heures contre les moustiques Culex et le moustique tigre.
À utiliser chez les adultes et les enfants à partir de 2 ans pour se protéger du moustique tigre en Europe ou en zones tropicales. Non recommandé chez la femme enceinte.
Son prix : 13 € environ le spray de 250 ml (existe en 100 ml).
Un répulsif renfermant de l’IR3535 à 10 % dans une formule à la texture lait dépourvue d’alcool et de parfum. Le produit affiche une protection de 7 heures vis-à-vis des moustiques, dont le moustique tigre et l’anophèle, et des tiques. Cette référence convient parfaitement aux peaux adultes sensibles ou réactives ou à ceux qui recherchent la dose minimale efficace, hors zones à risque !
À utiliser en métropole ou en Europe, à partir de 6 mois, voire dès la naissance si nécessaire. Peut aussi être utilisé par les femmes enceintes ou qui allaitent. En zone à risque, mieux vaut opter pour une référence à 20 % d’IR3535.
Son prix : 9 € environ le spray de 100 ml. Laboratoire Gilbert.
Chez un nourrisson avant 6 mois et même avant la marche, on privilégie toutefois, lorsque cela est possible, une moustiquaire.
Un roll-on renfermant 10 % d’huile d’Eucalyptus citriodora, un petit dosage qui permet une utilisation durant la grossesse. Sans alcool, il protège durant 7 heures contre les moustiques, dont le tigre, et 4 heures contre les tiques.
À utiliser en métropole ou en Europe, pour protéger le visage, la nuque, les poignets ou les chevilles sans avoir à utiliser les mains. À partir de 3 ans.
Son prix : entre 8 et 9 € le roll-on de 50 ml. Laboratoire Bausch & Lomb.
Ce spray renferme 19 % de PMD, molécule répulsive de l’huile d’Eucalyptus citriodora obtenue par synthèse. Ses atouts ? Une formule waterproof, sans alcool et des agents naturels qui limitent la pénétration de la molécule répulsive dans l’épiderme. Il affiche 8 heures d’efficacité sur tous les moustiques et les tiques.
À utiliser en toutes zones dont les tropiques, notamment lorsque la tenue du répulsif sur la peau risque d’être compromise. Pas avant 3 ans ni en cas de grossesse ou d’allaitement.
Son prix : entre 11 et 13 € le spray de 75 ml. Laboratoire Biosynex.
Le DEET concentré à 50 % fait de cette référence un répulsif puissant contre toutes les espèces de moustiques et particulièrement les anophèles et le moustique tigre. Il affiche une durée de protection de 8 heures pour une application.
À utiliser en zones de paludisme, de chikungunya, de dengue ou de maladie à virus Zika, pour une protection optimale. Pas avant 2 ans ni au cours de la grossesse ou de l’allaitement.
Son prix : 9 € environ le spray de 100 ml (existe en 50 ml). Laboratoire Cooper.
Les appareils pour piéger les moustiques dans la maison ou à l’extérieur
De nombreux appareils permettent de faire fuir les moustiques. Lampe, diffuseur électrique, prise…
Voici comment et dans quel cas les utiliser.
Les répulsifs pour atmosphère (spirales fumigènes, sprays, bombes insecticides…) font partie des produits à utiliser pendant un dîner à l’extérieur ou pour protéger une pièce. À effet rémanent, ils permettent d’éloigner les insectes pendant quelques heures, à condition qu’il n’y ait pas de vent. Attention si vous êtes asthmatique, ces produits peuvent ne pas être recommandés.
Quant aux moustiquaires, aux prises avec pastilles imprégnées et aux diffuseurs électriques à base d’insecticide, ils peuvent être utiles pour les siestes et les repas en intérieur. Mais ne suffisent pas à éviter les piqûres de moustiques.
La lampe anti-moustiques diffuse de la lumière UV dans le but d’attirer le moustique. L’insecte est ensuite aspiré et maintenu prisonnier dans la lampe. Cet appareil peut également être utile pour les siestes et les repas en extérieur. Toutefois, il peut attirer de nombreux insectes en dehors des moustiques. De nombreuses études montrent que la quantité de moustiques tués par les lampes se situe en dessous de la barre des 5 %.
Que valent les bracelets anti-moustiques ?
Les bracelets anti-moustiques se présentent sous la forme d’un bracelet (en néoprène, polyéthylène, polyuréthane, …) sur lequel est fixé un dispositif (plaquette ou capsule) qui libère un mélange odorant, de composition variable selon les marques commerciales, associant le plus souvent des substances chimiques volatiles à des huiles essentielles extraites de plantes.
Seuls les bracelets qui contiennent du DEET et/ou de l’IR3535 peuvent avoir une certaine action répulsive dans les pays tempérés. Idéalement il faudrait en mettre un à chaque poignet et à chaque cheville.
Cependant, tous sont déconseillés par le Haut Conseil de la santé publique dans les zones tropicales où sévissent des moustiques vecteurs de maladies, en raison de leur trop faible efficacité (Source 3). Un rapport toxicologique publié par l’Anses en novembre 2019 souligne par ailleurs la survenue d’irritations cutanées et/ou oculaires. « À la lumière de ces observations, sur la base des dangers relatifs à certains constituants et en l’absence d’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité de ces dispositifs, leur utilisation est à proscrire chez les nourrissons et les jeunes enfants », indique l’Anses (Source 4).
Solution naturelle : la citronnelle, plante anti-moustiques par excellence
Si vous ne voulez pas utiliser de substances chimiques, vous pouvez vous tourner vers les répulsifs naturels. La citronnelle est un excellent anti-moustiques. Plusieurs tests en laboratoire montrent que l’huile essentielle de citronnelle appliquée sur la peau protégerait pendant deux à huit heures selon les doses et le type de moustiques.
Pourquoi ? Car elle contient du citronellol et du géraniol, deux molécules actives qui perturbent naturellement le système nerveux de ces insectes, qui préfèrent s’en éloigner. Attention toutefois, son recours est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux enfants de moins de 3 ans.
Vous pouvez aussi utiliser des bougies à la citronnelle, ou encore des sprays d’essences végétales (géranium ou citronnelle) pour diffuser l’odeur. L’huile d’eucalyptus citronnée serait également un bon répulsif.
En vidéo : Aromathérapie : les huiles essentielles anti-tiques et moustiques
Sous les tropiques, comment se protéger des moustiques ?
Le risque sous les tropiques de contracter une maladie grave suite à une piqûre est encore plus grand. Certains moustiques exotiques sont plutôt actifs le soir ou la nuit, comme les anophèles, qui transmettent le paludisme. D’autres attaquent dès le matin et jusqu’à la tombée de la nuit, comme le moustique tigre.
Avant votre départ en zone à risque, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant ou au sein d’une consultation « voyageurs » (aéroports, institut Pasteur, hôpitaux).
Quelques recommandations :
- Avant de partir, nettoyer vos vêtements avec un répulsif qui s’imprégnera dans les fibres pour deux mois avec un effet résistant après le lavage ;
- Porter des vêtements longs et couvrants dès la tombée de la nuit ;
- Dormir sous une moustiquaire imprégnée de répulsif (Insect Ecran) ;
- Toujours utiliser des répulsifs cutanés “spécial tropiques ".
Enfin, certains médicaments pourront vous être prescrits par votre médecin dans la prévention contre le paludisme. Attention : certains peuvent causer des réactions cutanées avec le soleil, comme le DoxyPalu : il faudra les associer à une protection solaire d’indice 50 et les prendre de préférence le soir. D’autres, comme le Lariam, sont controversés en raison de graves effets secondaires (cauchemars, crises d’angoisse…).
Cette technique vous permet de dormir les fenêtres ouvertes et de ne pas avoir à vous couvrir l’été. Assurez-vous d’en avoir une assez grande pour recouvrir tout le lit, ou adaptée à votre tente si vous êtes au camping. Vérifiez régulièrement que la toile est entière, sans aucun trou, et que vous ne la touchez pas quand vous dormez car les moustiques peuvent vous piquer à travers. Vous pouvez recouvrir également les cages ou niches de vos animaux de compagnie, ainsi que la poussette et le lit de vos enfants.
Malheureusement, ce moyen considéré par l’UFC-Que Choisir comme le plus efficace pour se tenir à l’abri des moustiques n’est seulement utilisé par 3 % des participants à l’enquête (source 1).