Carbon Nation, le film qui ne propose « que » des solutions

Il ne tape pas là où ça fait mal et contrairement au film coup de poing d’Al Gore il ne dérange pas, allant même jusqu’à prôner l’égoïsme. Parce qu’il existe encore des gens pour qui le changement climatique reste un fantasme. Plutôt que d’essayer de les convaincre de la véracité du phénomène, il est peut-être plus judicieux de leur expliquer que les solutions qui existent présentent beaucoup d’avantages. C’est ce qu’ont voulu faire Peter Byck et son équipe.

Leur film montre des exemples concrets d’actions de lutte contre l’augmentation des températures. Dans la bande-annonce, plusieurs Américains affirment qu’ils n’y croient pas. Tous ont pourtant entrepris une démarche visant à limiter leurs rejets carbone. Parce qu’elle sert leurs intérêts particuliers. Des fermes éoliennes au Texas aux économies d’énergie en Alaska, en passant par l’achat d’un véhicule électrique ou hybride, tous les climato-sceptiques interrogés pensent d’abord à eux et ne dissimulent pas leur enthousiasme. Sans qu’ils en aient conscience, leur action va cependant aussi dans le sens des écologistes.

C’est que l’accès à l’indépendance énergétique n’est pas qu’une façon de ne pas polluer : c’est aussi un moyen de pouvoir avancer seul, sans dépendre des pays pétroliers et des tarifs en constante augmentation des énergies fossiles.

Cet opus, qui vient de sortir en salles aux Etats-Unis, réussit le tour de force d’être centré sur des solutions au changement climatique proposées par des gens qui n’y croient pas. Le réalisateur fait des impacts de ce phénomène des enjeux nationaux susceptibles d’avoir des conséquences sur l’économie, le social et même la sécurité du pays. Des préoccupations essentielles pour nombre de citoyens américains. Au bout du compte Carbon Nation démontre que lutter contre le réchauffement climatique, volontairement ou non, aide tous les pans de la société. Une vérité qui dérange n’est manifestement pas suffisante. Peut-être qu’une vérité qui arrange fera davantage l’affaire.