De l'électricité à partir d'urine ou d'excréments, c'est possible !
Le café est un passage obligé dans la vie de tous les jours pour des centaines de millions d’individus à travers la planète, au petit et/ou au cours de la journée. On le sait, le marc de café est utilisé depuis des temps immémoriaux comme engrais naturel riche en azote et en phosphate. Plus récemment, il est entré dans la composition de certains carburants automobile, se substituant par là-même à des produits nocifs pour l’environnement, en plus d’entraîner une diminution des volumes de déchets organiques partant en décharge.
La question de l’impact environnemental de sa culture et de son processus de production ne doit pas moins être posée, et comme nombre de cultures agricoles non-biologiques ces derniers sont des sources de pollution non négligeable. Une des étapes de la production de café consiste à laver les grains après la récolte. Se forme alors une substance visqueuse appelée le mucilage et qui est généralement rejetée dans les cours d’eau, lesquels se retrouvent ainsi pollués. Un problème qu’ont pris à bras-le-corps deux colombiens dans la vallée de Cauca voici deux ans à travers la production d’importantes quantités de bioéthanol à partir de ce mucilage, valorisant du même coup un agent polluant. Une excellente opération pour les producteurs de café qui n’auront plus à payer d’amendes liées au rejet de ce produit polluant dans la nature et qui pourront le vendre aux producteurs de bioéthanol.
Ce projet a reçu le soutien de Global Village Energy Partnership, du ministère néerlandais des Affaires étrangères, de la Coopération allemande au développement (GIZ) et de la Banque interaméricaine de développement (BID) dans le cadre du concours IDEAS pour l’innovation énergétique. L’allocation de 192 000 dollars (140 000 euros) a permis à ses deux initiateurs Oscar et Humberto Mazuera de boucler la construction de leur mini-usine test, qui doit démontrer la faisabilité de leur idée. Le tandem aspire à terme à produire entre 800 et 1 000 litres de bioéthanol par jour à partir 8 000 à 12 000 litres de mucilage provenant de l’exploitation de 450 mètres carrés dédiés à la culture du café. Ladite essence pourra servir de carburant pour des véhicules ou pour des générateurs afin de répondre aux besoins électriques des exploitants. Elle devrait également faire office de combustible de chauffage pour des poêles spécialement adaptés.
Le résidu de l’utilisation du mucilage pour la fabrication de ce biocarburant sera quant à lui utilisé comme engrais naturel et comme complément alimentaire pour le bétail, d’où une valorisation optimale de ce qui était jusqu’à présent considéré comme un déchet polluant. L’opération-pilote est au bout du compte susceptible de profiter à près de deux mille exploitants de la région et d’éviter de polluer les cours d’eau. Vu les bénéfices, il serait vraiment dommage de se priver.
Par Zegreenweb | Atlantico.fr