Des experts contestent l’analyse de l’Universal ecological fund sur le réchauffement climatique
Nous l’avons évoqué hier, l’Universal Ecological Fund, une association privée à but non-lucratif basée en Argentine, a publié une étude au sujet des conséquences d’une hausse de la température terrestre de 2,4 degrés celsius sur l’agriculture mondiale à l’horizon 2020. Elle a été jugée erronée et alarmiste par des experts du climat.
Principal point d’achoppement, l’augmentation des températures. Selon Scott Mandia, climatologue au County community college de New York, il faudrait en effet non pas 9 ans mais « plusieurs décennies » que les moyennes augmentent de 2,4 degrés celsius. « Pour avoir une hausse de 2,4 degrés, le taux actuel de réchauffement devrait presque décupler », ajoute l’expert, qui table quant à lui sur une augmentation maximale de 0,2 degré d’ici la prochaine décennie. Et de rappeler que les rejets de CO2 ont une incidence non pas immédiate mais perceptible des dizaines d’années après.
Conseiller scientifique de l’étude (et ancien membre du GIEC), Osvaldo Canziani a quant à lui précisé que les chiffres s’appuient sur le dernier rapport d’évaluation de l’organisme onusien, paru en 2007, ainsi que sur d’autres analyses publiques. Directeur de la société de relations publiques qui a publié l’étude, Marshall Hoffman a enfin indiqué que les auteurs se sont fiés à l’augmentation de l’ensemble des gaz à effet de serre (GES) qu’a calculée l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin de novembre 2009. Autrement dit les rejets de dioxyde de carbone ne sont pas les seuls à avoir été pris en compte.
Des allégations balayées par le climatologue Ray Weymann, selon lequel « l’étude confond la hausse de la température dite d’équilibre, avec la montée de la température transitoire ». Bien qu’avisé par « plusieurs d’entre nous » de cette erreur majeure, sa principale auteure, Liliana Hisas, aurait jugé qu’il était « trop tard pour la corriger », ce qui si les dires de M. Weymann devait être confirmés pose la question du sérieux et de la rigueur scientifique de ses investigations.
Daprès M. Mandia, l’augmentation de 2,4 degrés aura tout de même lieu en cas de passivité prolongée ou de mesures insuffisantes, aussi convient-il, nonobstant ce nouveau différend climatique, de se donner les moyens d’empêcher les prédictions de l’Universal Ecological Fund de se réaliser. Prendre en compte toutes les données sérieuses, faire le tri et respecter scrupuleusement la marche à suivre est le meilleur moyen de s’épargner le scepticisme d’une partie de l’opinion. En attendant les climatosceptiques auront sans doute beau jeu de revenir à la charge en épinglant les analyses consacrées à la hausse des températures dans leur ensemble…
par Frédérique Josse sur http://www.zegreenweb.com