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Publié par Scientifique

http://s1.lemde.fr/image/2012/11/22/534x267/1794768_3_d6ff_un-tetard-dote-d-un-marqueur-genetique-pour_ccc994ec1369e75b7fb5514924cafea9.jpg

 

Trop de médicaments dans l'eau? Le têtard devient fluo. Des larves de batraciens intégrant un marqueur génétique vont être utilisées à partir de 2013 pour surveiller les rejets liquides du Centre hospitalier sud francilien (CHSF), dans l'Essone.

Le procédé, mis au point par la société Watchfrog, installée non loin du CHSF sur le pôle de compétitivité du Genopole, vient de remporter un appel à projet du ministère du redressement productif pour développer des stations de surveillance des effluents hospitaliers.

Petits, transparents, pas si éloignés de l'homme, les têtards sont de bons indicateurs de pollution. A condition de leur ajouter un gène qui les rend fluorescents en présence de certains polluants.

 

 ACTION À FAIBLE DOSE

"Les têtards deviennent fluorescents quand des polluants ont un impact sur leur physiologie", explique Anne Feraudet, directrice adjointe de Watchfrog, qui précise que la société dispose de différents types de têtards, aux réactions différentes selon le type de polluant. "Certains ne réagissent qu'aux polluants impactant les hormones thyroïdiennes, d'autres aux polluants impactant la reproduction ou le développement du cerveau", ajoute-t-elle.

Les établissement hospitaliers français génèrent environ 10 % des résidus médicamentaux retrouvés dans les eaux de surface. Issus de nombreux traitements, ces résidus ne sont pas totalement éliminés dans les stations d'épuration et se retrouvent en partie en milieu naturel. Les principes actifs de nombreux médicaments peuvent ainsi agir à de faibles doses sur la reproduction, le développement du cerveau ou le métabolisme.

"Nous prélèverons en continu un échantillon d'effluents de l'hôpital pour quantifier le risque que représentent les résidus médicamenteux pour l'environnement et la santé des écosystèmes", détaille Gregory Lemkine, le PDG de Watchfrog.

 

 STATION MOBILE DE SURVEILLANCE

Le CHSF a pour particularité de rejeter de manière séparée les eaux usées issues de ses différents types d'activité – laboratoires, radiologie, morgue... "Les eaux font l'objet d'un prétraitement avant d'arriver dans la station d'épuration. Nos tests permettront de vérifier la qualité de ces traitements et d'améliorer ceux qui doivent l'être", avance Anne Ferandet.

L'objectif de Watchfrog est de développer, pour la commercialiser, une station mobile de surveillance des eaux utilisant ces têtards fluorescents. En attendant, cette technique déjà utilisée pour tester l'efficacité d'une station d'épuration dans le sud de Paris sera mise en œuvre pour analyser les effluents dans les bassins de décantation de l'hôpital CHSF.

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