Du monoxyde de carbone en grandes quantités sur Pluton
Des astronomes anglais ont découvert que l'atmosphère de Pluton contenait de grandes quantités de monoxyde de carbone. Du gaz hautement toxique dont la concentration aurait doublé depuis 2000.
C'est grâce au télescope infrarouge James Clerk Maxwell de l'Observatoire d'Hawaï que les scientifiques ont fait la surprenante découverte. En étudiant les données récoltées, ceux-ci ont confirmé la présence de monoxyde de carbone dans l'atmosphère de Pluton. Mais le gaz hautement toxique serait à une concentration bien plus élevée que celle attendue. Depuis 2000, celle-ci aurait même presque doublé.
Globalement, l'atmosphère de Pluton est en réalité assez mince mais s'étend loin dans l'espace. Au total, la partie solide de la planète mesure près de 2.300 kilomètres de diamètre. La nouvelle étude a révélé que sa distance par rapport à l'atmosphère était passée d'une centaine de kilomètres lors de la décennie précédente à plus de 3.000 kilomètres actuellement. Soit le quart de la distance qui sépare la planète naine de sa plus grande lune Charon. Selon les scientifiques, le phénomène pourrait être due aux saisons extrêmes de Pluton.
"Nous pensons que l'atmosphère répond de manière très forte au cycle du Soleil", a expliqué Jane Greaves, astronome à l'Université de St Andrews au Royaume-Uni et principal auteur de l'étude. Depuis sa mise en orbite autour du Soleil, Pluton voyage autour de l'astre en s'approchant ou s'éloignant selon sa position. Mais en 1989, la planète naine a effectué sa plus petite approche du Soleil à environ 4,4 milliards de kilomètres. A cette occasion, elle a alors reçu une énorme quantité de chaleur qui selon Jane Greaves, a été absorbée par le sol plutonien couvert de glace. Ainsi, une partie du matériau de surface de la planète a pu se sublimer et passer de l'état solide à celui de gaz, s'échappant par bouffées dans l'atmosphère.
Pluton, une planète respirable ?
Si les scientifiques ont donc observé une importante concentration en monoxyde de carbone, l'atmosphère de Pluton reste comme celle de la Terre essentiellement composé d'azote. Néanmoins, Jane Graves a indiqué que cette composition représentait "à l'heure actuelle, tout un morceau d'un puzzle". Quant à l'éventualité d'une mission sur Pluton, l'astronome a indiqué que si les astronautes résistaient au long voyage et aux extrêmes températures (-220°C), il n'était pas sur que ceux-ci survivent au monoxyde de carbone.