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Publié par Scientifique

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Le développement des énergies vertes est financé par le consommateur. Félicitations ! En payant votre facture d'électricité, vous faites un geste éco-citoyen. Et il sera de plus en plus important.

 

En 2020, le client français moyen devra verser 90 euros TTC par an pour financer le développement des énergies renouvelables. Si vous vous chauffez à l'électricité, votre contribution s'élèvera même à 170 euros, soit 11% de votre facture. C'est à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) que l'on doit ces estimations toutes récentes. Celles-ci s'appuient sur un méli-mélo complexe d'hypothèses intégrant l'évolution moyenne du coût de production de l'électricité (ou plus exactement son prix de marché de gros) et la progression de la part des énergies renouvelables dans la production globale.

 

Lorsque l'Etat décide de donner un coup de pouce au photovoltaïque ou aux éoliennes, il fixe un prix de rachat bonifié de l'électricité produite. Si vous installez quelques panneaux solaires subtilement intégrés à votre toiture, vous pourrez vous raccorder au réseau pour revendre votre production à 46 centimes le kilowattheure. Soit presque dix fois plus que ce qu'auraient payé les opérateurs pour se fournir sur le marché de gros au cours de l'année 2010.

 

Mais au final, cette générosité n'est pas supportée par EDF ou par la puissance publique… mais par le consommateur. C'est-à-dire vous, quand vous payez votre facture ! Cette taxe n'est d'ailleurs cachée ou diluée dans un prix global. Elle est juste écrite en tout petit sur votre facture : cela s'appelle « la contribution au service public d'électricité ». Attention, cette taxe couvre également un dispositif appelé « péréquation tarifaire » qui permet de fournir de l'électricité au même tarif sur l'ensemble du territoire, y compris sur les îles non connectées au reste du réseau, où les coûts réels sont forcément supérieurs.

 

Une chose semble certaine : cette contribution va s'alourdir. Pour 2011, la CRE a évalué à 1,5 milliard d'euros les charges supplémentaires liées au développement des énergies renouvelables. Si la France parvient à respecter les engagements qu'elle a pris devant la Commission européenne, à savoir porter à plus de 20% la part des énergies vertes dans sa consommation globale, cette somme s'élèvera à 6,7 milliards d'euros à l'horizon 2020. Les filières les plus coûteuses pour le consommateur sont le photovoltaïque et l'éolien marin qui comptent pour deux tiers de cette évaluation. A noter que l'éolien terrien, si souvent décrié quand il n'y a pas de vent, sera au contraire presque compétitif avec les prix du marché.

 

Au final, l'étude pointe du doigt le coût des énergies renouvelables avec un argument qui touche au portefeuille des français. Mais 7,5 euros par mois pour développer un secteur qui a un impact positif sur l'emploi et sur l'environnement, et nous réserve de belles innovations technologiques, ce n'est peut-être pas si cher payé.

 

D'ailleurs, dans une étude réalisée en février 2011 par LH2 au profit du Syndicat des énergies renouvelables, les trois quart des personnes interrogées déclaraient être plutôt d'accord pour payer un peu plus cher l'électricité dans le but d'aider au développement des énergies renouvelables. Des vœux en passe d'être exaucés !

 

Jean-François Hennion

yahoofinance

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