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Publié par Scientifique

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Il repartira en Antarctique pour une mission scientifique...

A 66 ans, le médecin explorateur Jean-Louis Etienne va jouer sa dernière partition d'aventure en affrontant, sur une plate-forme scientifique dérivante et révolutionnaire, les terribles «cinquantièmes hurlants» en Antarctique. «J'ai commencé par l'Arctique, je termine par l'Antarctique avec ce projet novateur à caractère scientifique, environnemental et pédagogique», a-t-il expliqué à l'AFP.

Au cœur du courant circumpolaire Antarctique

Le médecin explorateur est de retour en France après un long séjour de deux années en Californie. Il y a élaboré avec des chercheurs et techniciens américains, sa singulière plate-forme océanographique dérivante (POD), qu'il entend mener pendant au moins un an dans le puissant Courant Circumpolaire Antarctique, long de 24.000 km et large de 2.000 km, qui tourne d'Ouest en Est autour du continent blanc. «Ce courant qui réunit les trois océans, Atlantique, Indien et Pacifique à l'extrême Sud du globe, est le plus important puits à carbone de la planète», explique-t-il. «Ses eaux froides absorbent 1/3 du CO2. Il est un acteur majeur du climat mondial soumis au réchauffement». «Mais, constate le médecin explorateur, l'océan Austral demeure le plus mal connu de la planète, de par son éloignement, l'extrême rigueur de son climat et une mer déchaînée où les creux de 20 m ne sont pas rares».

Une plate-forme dérivante de 125 m

Si l'océan Antarctique n'est pas un complet inconnu, grâce aux observations satellitaires, aux bouées scientifiques dérivantes et aux missions ponctuelles des gros navires océanographiques, la nécessaire validation in situ des données recueillies, dans la continuité du temps et de l'espace, n'a à ce jour pas été possible, d'où l'ambitieux projet Polar POD, porté par Jean-Louis Etienne. «Les gros navires océanographiques avec leurs grands équipages consomment une tonne de fuel à l'heure et ont un coût de fonctionnement de quelque 30.000 euros par jour», souligne le père de cette future et inédite exploration maritime.

«Notre plate-forme dérivante verticale de 125 m en acier et aluminium, poussée par le puissant courant antarctique et les vents des 50e hurlants, fonctionnera aux énergies renouvelables avec trois éoliennes et une hydrolienne (moulin à eau immergé). Son équipage sera limité à trois marins et quatre scientifiques. Son coût d'exploitation est sans commune mesure avec celui des navires classiques existants», précise-t-il. Les grands instituts de recherche scientifique et océanographique comme le CNRS, l'IFREMER ou aux Etats-Unis l'Université de Californie et le MIT (Massachusetts Institute of Technology), ont apporté leur soutien au projet et au programme scientifique qu'ils jugent «nécessaire et novateur».

Le prix d'un voilier du Vendée Globe

Mesure en continu des échanges carbone/océan et de l'acidification des océans, recensement de la faune marine, du krill (micro-crevettes) aux baleines, par mesures d'acoustique sous-marine opérées au moyen d'hydrophones fixés sur Polar POD à 80 m de profondeur, validation en mer des observations spatiales... Jean-Louis Etienne jette toutes ses forces dans cette grande aventure antarctique qui bouclera une longue carrière d'exploration.

La construction de la plate-forme dérivante est prévue au deuxième semestre 2013 pour une mise à l'eau dans l'océan Austral fin 2014. Des chantiers de construction navale de Bretagne ont été pressentis, car l'homme des pôles tient à ce que le drapeau tricolore flotte au sommet de Polar POD. Le budget de l'expédition à bord de cette plate-forme révolutionnaire, construction et logistique incluses, est estimé à 8 millions d'euros. C'est à peine supérieur au plus gros budget des engagés dans le Vendée Globe.

 

© 2012 AFP

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