Le binge drinking serait génétique
On s'est longtemps demandé si l'addiction à l'alcool était culturelle ou génétique. Le mystère est levé: il y aurait un gène du binge drinking, relève addictioninfo.org et cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles possibilités pour soigner l'alcoolisme.
C'est en tout cas ce que démontre une étude menée par des chercheurs de l'université du Maryland et publiée par Proceedings of the National Academy of Sciences: le désir d'alcool serait lié à un gène qui exprime une protéine au sein de l'amygdale (une partie du cerveau impliquée dans la détection du plaisir, des émotions, et liée aux addictions à l'alcool selon des études précédentes), explique le Dailymail.
C'est en travaillant avec des rats sur le binge drinking, une forme particulière d'alcoolisme, que les chercheurs de l'université du Maryland ont fait cette découverte.
«On parle de binge drinking lorsqu'on atteint un taux d'alcoolémie de 0,08 gramme pour cent pendant une période de 2 heures, c'est une forme grave d'excès de boisson, explique le docteur June, qui a dirigé les recherches. C'est le genre d'alcoolisme qu'on constate auprès des étudiants lors du spring break, et même auprès de certains adultes. Cela ne correspond pas à la définition classique de l'alcoolisme, qui se caractérise par une longue période d'alcoolisation suivie par un état de manque. Mais le binge drinking comporte les mêmes risques sanitaires que les autres types d'alcoolisme: cancer, problèmes de coeur, et ce grand problème de santé publique que sont les accidents de voiture.»
Grâce à leur travail sur les rongeurs, les chercheurs ont découvert qu'en stimulant artificiellement la protéine en question, qui s'appelle TLR4, les rats perdent, en deux semaines, leur envie pour l'alcool.
D'après le docteur Harry June, qui a dirigé les recherches, on pourrait travailler sur cette protéine afin de développer des médicaments contre la dépendance à l'alcool. «La thérapie génétique peut offrir une bonne alternative aux thérapies actuelles comme les soins psycho-sociaux et pharmaco-thérapeutiques, mais l'identification des gènes cibles est un défi clinique.»
Aujourd'hui, afin de lutter contre les symptômes de manque des alcooliques, les docteurs prescrivent souvent des médicaments comme le Valium et le Librium, qui comportent eux aussi des risques d'addiction, lit-on sur physorg.com. Pourtant, ces médicaments, s'ils réduisent le sentiment d'anxiété éprouvé lorsqu'on arrête de boire, ne réduisent pas le désir pour l'alcool. D'après la nouvelle étude, la manipulation de la protéine permettrait de lutter et contre cette anxiété et contre ce désir.
Photo: Gustav Imlauer: Ihr zu Füßen!, wikimedia