Les Maluridés : des oiseaux faussement altruistes
Australie – Publiée dans The American Naturalist, une étude internationale montre que les Maluridés, de petits passereaux australiens dont l’habitude de s’occuper d’oisillons "étrangers" intriguait les chercheurs, sont en réalité des calculateurs égoïstes…
Ces "élevages coopératifs", où des oiseaux apparemment désintéressés élèvent la progéniture des autres, ont longtemps embarrassé les biologistes, qui jugeaient peu "darwinien" ce comportement, la "norme" étant que les individus investissent uniquement dans leur propre reproduction.
Le Dr Anne Peters, biologiste à la Monash University (Australie), Michelle L. Hall, de l'Université nationale australienne, et Sjouke Kingma, du département d’ornithologie de l'Institut Max Planck (Allemagne), ont fait une étude à long terme de ce comportement chez les maluridés, une famille de passereaux insectivores endémiques de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Les chercheurs ont découvert que ces "assistants maternels" sont généralement des sœurs ou des frères aînés de la nichée en cours, et que leur comportement s'explique probablement par un désir instinctif de voir les gènes de leurs cadets – les mêmes que les leurs, donc – contribuer au "pool génétique" de l’espèce.
Mais l’un des oiseaux de cette famille, le Mérion couronné (Malurus coronatus), étend ce comportement "altruiste" aux oisillons qui ne lui sont pas apparentés. L’étude montre qu’en fait, il le fait quand il ‘projette’ d'habiter lui-même les environs, et qu’ainsi, il coopère à l’élevage de petits qui deviendront, à leur tour, les nounous de sa propre nichée
"Notre étude est la première à démontrer que ces ‘assistants’ ajustent précisément leur comportement en fonction de multiples récompenses potentielles", résume le Dr Peters.