Paris : des renards rodent aux Buttes-Chaumont
Avis de renard sur Paris… Le petit mammifère roux a été vu au parc des Buttes-Chaumont (XIXe) la nuit. « Leur présence nous avait déjà été signalée dans ce lieu cet été, commente Philippe Jacob, responsable du Nouvel observatoire parisien de la biodiversité. Les jardiniers de la Ville en avaient aperçu.
Contrairement à Londres (Angleterre), la capitale française n’abrite pas une grande colonie de renards. « On a environ une dizaine de couples intra-muros, estime Philippe Jacob. Ils sont apparus il y a une vingtaine d’années dans le bois de Vincennes (XIIe) et plus récemment, il y a environ cinq ans, au bois de Boulogne (XVIe). »
Le Vulpes vulpes, de son nom latin, se niche dans des terriers, sous des bâtiments ou dans des trous et se nourrit principalement de souris, de carmagnoles, de mulots mais aussi de limaces et de baies. Le scientifique ne s’étonne pas de sa présence si près du centre de la capitale. « Ils arrivent par la petite ceinture (NDLR : qui longe le parc des Buttes-Chaumont). L’ancienne voie ferrée de Paris est un formidable corridor écologique. Et cet animal ne rechigne pas à parcourir une dizaine de kilomètres la nuit. »
D’autres renards ont été vus à Montmartre, dans le cimetière, en train de laper des gamelles pour les chats ou en train de faire les poubelles… « Pendant l’hiver 2010, se souvient Philippe Jacob, alors qu’il neigeait, on avait repéré des empreintes près de l’Assemblée nationale, boulevard Saint-Germain! ».
Que les Parisiens se rassurent… Contrairement à l’image quelque peu diabolisée du renard rusé et bien qu’il soit classé en animal « nuisible », le petit carnivore roux n’est pas vraiment dangereux. Il est surveillé par les services de la Ville.
« Comme tout animal, il peut transmettre des maladies. Mais pour ce qui est de la rage, insiste Philippe Jacob, il n’y a pas eu de cas depuis 1995. » Bernard Jomier, adjoint au maire du XIXe, chargé de l’environnement et du développement durable, se félicite du retour du renard sur Paris et de ses escapades nocturnes sur son arrondissement.
« C’est un bon signe. On voit un vrai retour de la biodiversité à Paris. Et ça montre comment la Petite Ceinture est un corridor essentiel pour que les espèces puissent circuler. »