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Publié par Scientifique

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Jean-Charles Bocquet préside le lobby des fabricants de pesticides, plus connu sous le doux nom de l'Union des industries de la protection des plantes. Pour lui, la preuve de la toxicité de ces produits n'a pas été apportée.

 

Plusieurs essais, documentaires, et tribunes dans la presse, dénoncent l'utilisation de pesticides dans l'agriculture, et démontrent leur toxicité sur l'homme. Quelle est la réponse de l'Union des industries de la protection des plantes?

Je ne comprends pas bien pourquoi certains auteurs s'acharnent à lancer des alertes, à décrier notre secteur d'activité. Il est pourtant très utile à l'agriculteur français. Et aux consommateurs que nous sommes, puisque grâce à lui, nous disposons d'aliments en quantité, de bonne qualité sanitaire et à un prix abordable.  

Pesticides: "La polémique n'est pas fondée"

Jean-Charles Bocquet, le président de l'UIPP, le syndicat des fabricants de pesticides.  

UIPP

Vous présentez, en effet, les produits phytosanitaires comme l'une des meilleures alternatives aux aléas climatiques...

Les solutions chimiques évitent la flambée des prix, c'est un fait. Nous ne sommes pas les seuls à le dire. L'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture estime qu'en l'absence de toute protection chimique ou biologique, les rendements céréaliers sont divisés par 2. 

Prenez l'exemple du milidiou, cette moisissure collante sécrétée par les pucerons. Une forte épidémie, en 2007, a touché les vignes françaises. Si les agriculteurs n'avaient pas pulvérisé nos produits, leurs récoltes auraient été invendables. La rareté entraînant la hausse des prix, c'est le consommateur en bout de chaîne qui en aurait pâti! 

Faut-il dès lors privilégier le rendement à l'intoxication?

Nos produits ne sont pas anodins, nous en avons bien conscience. Ils influent sur des processus biologiques. C'est pour cela que l'industrie les évalue, les développe et les travaille, sous le contrôle de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). Ils sont étudiés pendant 10 ans, avant d'obtenir une autorisation de mise sur le marché. 

Une fois passés par le crible de l'ANSES, leur toxicité est-elle moindre?

L'agence définit la dose journalière admissible (DJA) pour chaque nouveau produit commercialisé. Il s'agit de la "ration" de pesticides que le corps humain peut supporter sans être inquiété. Or, cette DJA est régulièrement augmentée par l'ANSES puisque nos produits sont moins dangereux qu'avant. Exemple, sur les 50 dernières années, les doses répandues dans les champs ont été divisées par 10. Dans les années 1960, on utilisait 1 kg de produit sur 1 hectare. Aujourd'hui, seulement 100 grammes sont répandus sur la même surface. 

Je rappelle qu'en aval, la Répression des fraudes (DGCCRF) et la Commission européenne prélèvent régulièrement des échantillons de pesticides sur les récoltes exposées, pour analyser les résidus et vérifier si la DJA est respectée.  

Si les pesticides ne sont pas toxiques, comment peut-on expliquer les nombreux cas de leucémies, de cancers et de maladies de Parkinson chez les agriculteurs?

La polémique n'est pas fondée. On parle de pesticides toxiques, mais lesquels? La mutualité sociale agricole a mis en ligne un numéro vert pour les paysans qui se plaignent de maux de tête, de ventre, de démangeaisons, suite à l'épandage de pesticides. Et bien, parmi les dossiers qu'elle reçoit, aucun ne mentionne le nom d'un pesticide précis... 

Dans le cas de l'agriculteur décédé le 15 janvier dernier, la mutuelle a mis en avant une intoxication au benzène. Or, nos 20 adhérents ont retiré le benzène de la composition de leurs produits depuis longtemps. 

En résumé, comment définiriez-vous le degré de nocivité des pesticides?

Ingérés en trop grande quantité, les pesticides peuvent s'avérer nocifs. Mais, comme n'importe quel autre produit! Prenez l'eau: si on en boit trop, on s'expose potentiellement à des problèmes de santé. C'est aussi simple que ça. 

 

L'Express

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