Premier contact avec la tablette Surface de Microsoft
A-t-elle de quoi menacer l'iPad? Eléments de réponse...
De notre correspondant à Los Angeles
Les tablettes de la dernière chance. Lundi, Microsoft a dévoilé deux modèles, baptisés Surface, pour tenter un come-back sur un créneau dominé par Apple et Google. Le premier ordinateur/tablette fabriqué par Microsoft sera-t-il un succès comme la Xbox, ou un échec, comme le Zune? Nous étions aux Milk Studios de Los Angeles et avons pu prendre en mains quelques instants la version destinée au grand public, en compétition frontale avec l'iPad.
Le feeling général
A 10,6 pouces, la tablette est légèrement plus longue et plus étroite que l'iPad. Le format 16/9 a ses avantages et ses inconvénients: on peut regarder des vidéos sans bandes noires; en revanche, en orientation portrait (verticale, ndr), on s'éloigne du confortable format «magazine» de la tablette d'Apple. Bref, Surface, comme toutes les tablettes Android, se tient surtout horizontalement.
Si l'iPad mise plutôt sur les courbes, Surface choisit un design plus angulaire, pour un look «industriel». Le magnésium poli est, lui, agréable au toucher. Avec ses multiples ports (micro-SD, USB 2, micro-HD), la tablette perd en design ce qu'elle gagne en fonctionnalité.
L'écran
Là, Microsoft ne communique pas et parle simplement de HD pour le modèle ARM et de full HD pour la version Intel/Windows 8 Pro. Celui présenté semblait comparable à l'écran de l'iPad 2 et des tablettes Android, avec une résolution sans doute autour de 1200x800 pixels. C'est moins que le «retina display» de l'iPad 3e génération. Il faudra voir si le modèle pro/Intel misera sur du 1920x1080 ou s'alignera sur la résolution de l'iPad. A environ six mois de la sortie de Surface, les choses peuvent sans doute encore changer. Globalement, les angles de vision et les contrastes sont très bons. Nous n'avons pas été autorisés à emmener la tablette dehors pour l'observer sous la lumière du Soleil.
Les claviers
Les couleurs vives et le système d'aimants lorgnent du côté de la smart cover d'Apple. Mais en incorporant un clavier sur seulement 3 mm d'épaisseur, Microsoft fait fort. La version tactile (touch cover) présente des touches à peine esquissées. Des capteurs de pression permettent de détecter les mains au repos. Un représentant de Microsoft affirme qu'il tape au même rythme (environ 50 mots/minute) que sur un clavier physique bluetooth. Pour ceux qui préfèrent des touches en 3D, la type cover permet de placer plus naturellement ses doigts. Microsoft ne précise pas si un clavier sera fourni ou, plus vraisemblablement, vendu séparément.
Windows 8
Sur PC, nous sommes réservés. Sur une tablette tactile, le système d'exploitation révèle tous ses charmes. Windows 8 est rapide, réactif, et les gestes sont plus riches que sous iOS, notamment pour basculer d'une app à l'autre d'un simple swipe latéral. C'est d'ailleurs sur le plan du multitasking que le système brille: deux apps peuvent par exemple être affichées côte à côte. Reste à voir l'impact sur l'autonomie de la batterie, sur laquelle Microsoft n'a fourni aucun détail.
Conclusion: Tout se jouera sur les apps
Microsoft a choisi de fabriquer directement deux tablettes qui semblent prometteuses. Les partenaires (HP, Asus, Acer etc) dévoileront également des modèles, dans les mois à venir, qui viendront concurrencer ceux de Microsoft. Dans tous les cas, le succès ou l'échec des tablettes sous Windows 8 se jouera sur les apps. En attaquant à la fois sur PC et sur tablette, Microsoft espère séduire les développeurs. Avec la suite Office incluse gratuitement, une version ARM et Intel, Microsoft vise à la fois le grand public et les professionnels. Mieux vaut tard que jamais.