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Publié par Scientifique

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5 billiards de dollars, soit 5 millions de milliards de dollars ou, en chiffres, 5.000.000.000.000.000 de dollars. Soit approximativement 3,672 billiards d’euros au taux de change du jour, ou encore environ cent fois l’addition des PIB de tous les Etats du monde: c’est la valeur de la planète Terre selon l’astrophysicien californien Greg Laughlin, interviewé par BoingBoing.

Ce chercheur a créé une équation dont le but initial est, selon le site, «de mettre des prix sur les exoplanètes telluriques qu’allait découvrir la mission Kepler», c’est-à-dire des planètes non-gazeuses situées en dehors du système solaire. Mais il a découvert qu’elle «pouvait aussi bien être utilisée pour évaluer n’importe quelle planète —y compris la nôtre– sur un plan à la fois cosmique et commercial».

Publiée sur son blog personnel en mars 2009 (mais pratiquement pas relayée par les médias à l’époque), cette équation se présente ci-dessous dans toute son austérité mathématique.

En résumant rapidement, la variable T représente l’âge de l’étoile du système auquel appartient la planète, les trois M la masse de la planète, celle de son étoile et celle de la Terre et V la magnitude de l’étoile. Une planète vaut donc plus cher si son étoile est vieille, si sa masse est faible en comparaison de celle de l’étoile ou si sa masse se rapproche de celle de la Terre, si elle reçoit de son étoile une quantité de lumière proche de celle de la Terre, si elle a été découverte il y a longtemps ou si son étoile a une forte «brillance».

Vénus vaut une poignée de centimes

Comme l’explique Laughlin, les calculs effectués sont par ailleurs relatifs, une planète étant bien sûr d’une valeur bien plus énorme pour celui qui l’habite:

«Si, par exemple, il existe une planète en orbite dans la zone habitable de Alpha Centauri B, le système le plus proche de notre système solaire, sa valeur est d’environ 6 milliards de dollars en utilisant cette méthode [soit, selon lui, l’équivalent du coût de détection d’une telle planète, ou encore un dollar par Terrien, NDLR]. Mais si vous voyagez jusque-là, Alpha Centauri B vous apparaît de plus en plus brillante, brillante, brillante, jusqu’à que vous soyez à la surface de la planète et qu’elle soit l’équivalent pour vous de notre Soleil. [...] Cela veut dire que quelque chose qui vaut quelques milliards de dollars depuis la Terre peut, si on s’y rend, en valoir des billiards.»

Mis à part la Terre, cette formule donne une valeur d’environ 14.000 dollars pour Mars: «Cela paraît minuscule, mais en même temps réaliste puisque vous survivriez cinq secondes si vous y mettiez le pied.» L’exoplanète Gliese 581 c, réputée être celle ressemblant le plus à la Terre, a été évaluée à seulement 160 dollars, et sa «soeur» Gliese 581 g à 60.000 dollars: «Cela nous dit que, malgré toute l’excitation médiatique autour de la détection de planètes dans une zone supposée habitable, ce n’est pas encore sur celles-ci qu’il faut réellement s’exciter.»

Laughlin revient également sur le cas de Vénus, particulièrement valorisée par l’équation (qui la situe à un montant de 1,5 billiard de dollars) et qui avait causé une certaine excitation au milieu du XXe siècle: en raison de sa température en surface, elle vaudrait en fait seulement une poignée de centimes. De quoi en faire, selon lui, l’équivalent de certaines start-up de la bulle internet des années 2000, passées en quelques mois de plusieurs milliards de dollars à zéro...

 

Photo: une image satellite de la Terre le 31 décembre 2010. Nasa Goddard Photo and Video via Flickr CC License by.

 

http://www.slate.fr

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