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Publié par Scientifique

http://www.lefigaro.fr/medias/2011/08/31/8a378ba6-d3ec-11e0-8127-deb0cc30442b.jpg

 

«Le tri s'est installé dans les comportements» des Français, selon Sandra Hoibian, co-auteur d'une étude du Crédoc sur l'évolution du comportement des Français en matière environnementale. Crédits photo : JEAN-PIERRE MULLER/AFP

 

Une majorité de la population a adopté des gestes écologiques au quotidien afin de préserver la planète, selon le Crédoc. Mais cette mutation peut aussi s'expliquer dans certains cas par des facteurs économiques.

Économie d'eau, tri des déchets, modes de consommation… Après des années de bonnes intentions, les Français commencent à opérer leur mue écologique. Certes, tous les domaines ne sont pas concernés par ce virage vert. Des changements doivent encore être opérés en matière de chauffage, de logement ou encore de consommation d'énergie. Mais selon une étude du Crédoc, parue mardi, des «changements significatifs» dans les pratiques environnementales - eau, déchets, consommation - ont été enregistrés depuis vingt ans.

«En ce qui concerne l'eau, les pratiques ont vraiment changé. Deux tiers des Français affirment aujourd'hui économiser volontairement cette ressource naturelle, contre 52% en 1995, explique au figaro.fr Sandra Hoibian, directrice adjointe du département «Conditions de vie» au Crédoc et co-auteur de l'étude «Environnement : des bonnes intentions aux bonnes pratiques». Alors qu'il y a quinze ans, leur motivation était surtout financière, elle apparaît aujourd'hui écologique. Le but est de préserver la planète». Une prise de conscience qui touche également les 18-25 ans qui sont 57% à déclarer fermer le robinet pour éviter le gaspillage inutile, en hausse de 22 points en quinze ans.

Tri des déchets généralisé

Parallèlement, on constate que la consommation globale d'eau des ménages français baisse depuis plusieurs années moins 3% entre 1995 et 2007 - malgré une augmentation de la population. «Cette réduction est également liée à la mise en place de compteurs d'eau individuels ou d'appareils électroménagers plus économes, mais la sensibilité écologique joue aujourd'hui un rôle plus important», souligne Sandra Hoibian. Ce changement dans l'attitude des Français remonterait à 2003, selon elle. «L'été 2003 a été marqué par la canicule, et comme toutes les catastrophes naturelles, elle a pu contribuer à la prise de conscience écologique des Français».

Autre évolution positive constatée : la généralisation du tri des déchets. «Les pouvoirs publics ont beaucoup accompagné cette mutation avec la mise en place de conteneurs sélectifs et de nombreuses structures de collecte, à l'instar de celles destinées aux piles installées dans les supermarchés», indique Sandra Hoibian, pour qui «le tri s'est vraiment installé dans les comportements». 71% des Français déclarent ainsi trier leurs piles, contre 30% en 1998, et 76% jettent le verre à part (65% en 1998).

Sac réutilisable

Les modes de consommation ont également changé ces dernières années, les Français prenant conscience de l'impact de leurs actions individuelles sur l'environnement. Ils sont dorénavant huit sur dix à privilégier un sac réutilisable pour leurs courses, alors qu'ils n'étaient que 43% en 2005. Ils sont aussi de plus en plus attentifs à la quantité de déchets qu'occasionnent leurs achats. Les emballages ne représentent plus que 32 % des ordures ménagères, contre 39 % en 1993, note l'étude du Crédoc.

Les produits bio semblent par ailleurs avoir bénéficié de la récente sensibilité écologique de la population. Selon le rapport, les publics aisés ou militants ne sont plus les seuls à en consommer. «52% des personnes disposant de moins de 900 euros par mois» en achètent aujourd'hui, contre 20% en 1995. Les catégories les plus aisées en restent toutefois les plus gros consommateurs. Si l'écologie explique cet engouement, les bénéfices pour la santé en constituent également un facteur, ainsi que l'augmentation de l'offre en rayon.

Le Crédoc voit enfin une tendance au «verdissement» des comportements dans le fait que la voiture, si elle est globalement toujours plus présente chez les Français, semble avoir perdu un peu de son aura chez les 18-24 ans. Ces derniers étaient 59% à en utiliser une en 2010, contre 64% en 2000 et 74% en 1980. Une analyse qui laisse toutefois la fédération écologiste France Nature Environnement assez dubitative. «Sur l'eau, oui, on a le sentiment d'une vraie prise de conscience, mais sur la voiture, en revanche, j'ai peur que la contrainte environnementale ne soit que très accessoire, estime son porte-parole, Benoît Hartmann. Avec l'évolution du prix de l'essence, de l'assurance, et le développement des transports en commun, moins onéreux, j'ai peur que les jeunes aient surtout un comportement fauché...»

 

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