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Publié par Scientifique

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Des rats nourris avec un maïs OGM (organisme génétiquement modifié) qui développeraient des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong : l'étude conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini (université de Caen) et publiée dans la revue Food and Chemical Toxicology a fait l'effet d'une bombe, mercredi 19 septembre. L'organisme génétiquement modifié visé : le maïs NK603, commercialisé par le géant américain Monsanto.

  • Quelle est la particularité du NK603 ?

Le maïs NK603 a été modifié pour lui conférer une tolérance aux herbicides à base de Glyphosate. Il s'agit essentiellement du Round Up, l'herbicide le plus utilisé au monde, développé par la firme Monsanto. Les agriculteurs qui cultivent du maïs NK603 peuvent ainsi traiter leurs champs à l'aide de ce produit sans altérer les cultures. 

  • Où est-il cultivé ?

Le NK603 a reçu des autorisations de mise en culture, entre 2001 et 2011, dans douze pays du monde répertoriés par l'Isaaa, organisme qui promeut les biotechnologies végétales : aux Etats-Unis, en Argentine et au Brésil – trois pays qui produisent la majorité du maïs transgénique –, mais aussi au Canada, au Japon, en Afrique du Sud, aux Philippines, en Colombie, au Paraguay, en Uruguay, au Salvador et au Honduras.

En Europe, une demande d'autorisation pour la culture de cet OGM est en attente. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu un avis favorable le 11 juin 2009, mais la Commission européenne ne l'a pas encore validé, empêchant de fait son inscription au catalogue des variétés homologuées. Une quinzaine d'autres OGM sont en attente d'une autorisation à la culture dans l'Union, les procédures d'homologation étant bloquées en l'absence de consensus entre les Etats membres.

  • Où peut-on trouver le NK603 en Europe ?

Le maïs NK603 a été autorisé à la mise sur le marché, via les importations, par la Commission, le 19 juillet 2004, après un avis favorable de l'EFSA datant de novembre 2003. Il est autorisé pour l'alimentation animale, ainsi que pour la fabrication de produits alimentaires pour l'homme, comme la farine ou la semoule de maïs.

Ces ingrédients peuvent donc potentiellement se retrouver dans les céréales, les biscuits apéritifs, la chapelure, les plats cuisinés, les sauces, les crèmes desserts, les potages ou encore les pâtisseries. Ce maïs transgénique peut par ailleurs être utilisé dans des additifs alimentaires, comme l'amidon oxydé (E1404), les phosphates d'amidon (E1410, E1412 à E1414) ou le sorbitol (E420). Mais il est impossible d'être sûr de la présence de ce maïs, dans la mesure où la réglementation européenne n'impose pas un affichage signalant la présence d'OGM pour des produits contenant moins de 0,9 % d'organismes génétiquement modifiés.

  • Cet OGM pourrait-il se voir interdit à la suite de l'étude ?

Mercredi, le gouvernement français a saisi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) ainsi que le Haut conseil des biotechnologies (HCB), pour examiner respectivement les risques nutritionnels et sanitaires des aliments et les risques environnementaux. En fonction de leur avis, l'Etat français pourra demander aux autorités européennes de prendre des mesures d'urgence.

De son côté, la Commission européenne a saisi l'EFSA. Après examen des risques sanitaires et pour l'environnement, les experts de l'agence peuvent demander la suspension de l'autorisation de mise sur le marché. "En réalité, s'il n'est pas rare qu'une variété soit réexaminée, aucune autorisation donnée n'a jamais été suspendue par la Commission", livre Eric Meunier, chargé de mission à l'association Inf'OGM.

S'ils estiment malgré tout son interdiction nécessaire, les Etats membres peuvent en dernier recours, au nom du principe de précaution, faire jouer la clause de sauvegarde pour interdire l'OGM sur leur territoire. La France l'a ainsi fait en 2008, avec six autres pays – Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg –, pour le maïs MON810, au motif qu'il risquait de contaminer les cultures traditionnelles et biologiques.

  • Quels sont les OGM autorisés en Europe ?

Deux sortes d'OGM sont autorisés en Europe à la culture : le maïs MON810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF. Mais dans la pratique, le MON810 est le seul à être cultivé, en Espagne essentiellement (80 % des surfaces cultivées) ainsi qu'au Portugal, en République tchèque, en Roumanie et en Slovaquie. Au total, les surfaces cultivées représentent 94 800 hectares. BASF a, de son côté, finalement renoncé à cultiver la pomme de terre Amflora en Europe.

L'Union européenne a par ailleurs autorisé quarante-quatre autres OGM pour la commercialisation via des importations. On y trouve vingt-cinq variétés de maïs, huit de coton, sept de soja, trois de colza et une de betterave.

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