Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Scientifique

Quand on parle de diabète, on en distingue généralement deux : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Mais des chercheurs de l'Université de Lund, en Suède, remettent en cause cette dichotomie : dans une étude publiée dans The Lancet Diabetes and Endocrinology, ils expliquent avoir étudié les dossiers de plus de 10.000 patients diabétiques de Suède et de Finlande et être parvenus à la conclusion qu'il existe non pas 2 types de diabète mais 5 !

Jusqu'à présent, on divise le diabète en deux groupes. Le diabète de type 1, habituellement découvert chez les personnes jeunes et touchant 10% des diabétiques, est une maladie auto-immune : l'organisme ne reconnaît plus les cellules bêta dans le pancréas, qui ont pour rôle de produire l'insuline, et les détruit. Le corps n'a alors plus aucun moyen de réguler son taux de sucre, qui s'élève. Quant au diabète de type 2, qui touche le reste des diabétiques (donc la grande majorité), deux anomalies peuvent être responsables de l'hyperglycémie des malades : soit le pancréas fabrique toujours de l'insuline mais pas assez (c'est l'insulinopénie), soit cette insuline agit peu, on parle alors d'insulinorésistance. Il s'agit d'une maladie évolutive qui ne se manifeste généralement qu'après 40 ans. Mais pour les chercheurs suédois, le diabète de type 2 englobe en fait quatre catégories : deux formes sévères de la maladie et deux formes plus bénignes.

Ne dites plus diabète de type 2 mais diabète insulinodépendant sévère et diabète insulinorésistant sévère
 
 
 

Parmi les formes sévères d'abord, l'on trouve le "diabète insulinodépendant sévère" et le "diabète insulinorésistant sévère". Le premier ressemble au diabète de type 1 : les patients ont un indice de masse corporelle (IMC) relativement faible, manquent d'insuline et la maladie apparait tôt. Pourtant, ils ne présentent aucun anticorps révélateur d'une maladie auto-immune, d'où la différence avec le diabète de type 1. Ces patients ont un risque plus élevé de rétinopathie diabétique que les autres, ont remarqué les chercheurs. Le diabète dit "insulinorésistant sévère" est, lui, lié au surpoids ou à l'obésité, et les cellules répondent difficilement à l'insuline. Ces patients présentent la plus forte probabilité d'avoir une maladie du foie ou une insuffisance rénale chronique.

Quant aux formes plus bénignes, l'une d'entre elles est un diabète dit "léger" lié à un IMC élevé (et donc de l'obésité), l'autre un diabète "léger" lié à l'âge, et donc observé chez les patients les plus âgés. "Ces résultats sont très importants, nous faisons un bond en avant vers une médecine personnalisée, s'est réjoui auprès de la BBC Leif Groop, co-auteur de l'étude. Les trois formes graves du diabète (diabète de type 1, "diabète insulinodépendant sévère" "diabète insulinorésistant sévère", ndlr), pourraient être traitées plus sévèrement que les deux formes plus bénignes."

Puisque les patients atteints de "diabète insulinodépendant sévère" ont un risque plus élevé de rétinopathie diabétique et ceux touchés par un "diabète insulinorésistant sévère" un risque plus élevé de maladies du foie ou rénale, ils devraient bénéficier d'un suivi personnalisé pour réduire le risque de développer ces complications, estiment les chercheurs. Toutefois, avant de changer quoi que ce soit dans la classification du diabète, il est nécessaire de vérifier que cette étude, uniquement réalisée sur des Scandinaves, s'applique aussi à d'autres populations, comme les Asiatiques et les Africains. En effet, les diabètes sont liés à des facteurs environnementaux et génétiques.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article