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Publié par Scientifique

http://static.lexpress.fr/medias/1347/690031_la-centrale-nucleaire-de-fukushima-le-31-mars-2011.jpg

Tepco, le propriétaire de la centrale japonaise, a injecté dans le sol du verre soluble. La société tente désormais d'éviter une nouvelle explosion due à une accumulation d'hydrogène.

 

Une fuite d'eau hautement radioactive qui se déversait dans l'océan en face de la centrale accidentée de Fukushima, a été colmatée.  

Il s'agit de la première bonne nouvelle depuis bientôt quatre semaines pour Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur et propriétaire de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (N°1) gravement endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars

 

Après plusieurs jours d'efforts infructueux pour boucher une brèche de 20 cm dans une fosse technique située au bord de l'océan Pacifique, les techniciens de Tepco ont trouvé la solution ce mardi en injectant dans le sol du verre soluble (silicate de sodium), un agent chimique qui a pour propriété de se solidifier au contact de l'eau. 

"Les ouvriers ont confirmé à 5h38 (mardi 20H38 GMT) que l'eau s'écoulant de la fosse s'était arrêtée", a déclaré Tepco. 

Un volume important d'eau très contaminée, provenant du réacteur 2, s'échappait jour et nuit de cette fosse, à un rythme estimé à sept tonnes par heure. Cette fuite était à l'origine d'une élévation importante du taux d'iode radioactif 131 dans les prélèvements d'eau de mer, à proximité de la centrale. 

Tepco tente désormais d'éviter une nouvelle explosion

L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tepco, envisage d'injecter de l'azote dans le réacteur 1 afin d'éviter une possible explosion provoquée par l'accumulation d'hydrogène, a-t-il annoncé mercredi. Les experts présents dans la centrale craignent que la quantité d'hydrogène continue à augmenter jusqu'à provoquer une explosion par contact avec l'oxygène dans l'air. 

Des explosions d'hydrogène ont déjà fortement endommagé le bâtiment extérieur de deux des six réacteurs de Fukushima Daiichi (N.1), sans toutefois porter atteinte au coeur de l'installation, après le séisme et le tsunami du 11 mars. 

Cette opération "d'inertage" pourrait être menée dès mercredi, a indiqué la société. Elle doit durer plusieurs jours. Gaz inerte, l'azote est régulièrement utilisé dans les zones de stockage sensibles pour faire chuter le taux d'oxygène dans l'air et remplacer ainsi une partie de l'atmosphère. 

 

En parallèle, les techniciens s'efforcent toujours de rétablir l'alimentation électrique et des circuits de refroidissement, condition indispensable pour empêcher les barres de combustible d'entrer en fusion, ce qui provoquerait un cataclysme nucléaire. 

En attendant, ils doivent continuer à injecter chaque jour des centaines de tonnes d'eau dans les réacteurs et les piscines de combustible usé pour les maintenir à température, un "lessivage" qui est à l'origine des énormes inondations d'eau contaminée dans les bâtiments et les galeries techniques souterraines. 

Risque de contamination de l'environnement marin

Le risque de contamination de l'environnement marin n'est également toujours pas écarté, soulignent les experts. 

L'Inde a décrété mardi une interdiction totale des importations de produits alimentaires japonais, pour une durée de trois mois éventuellement renouvelable. Il s'agit du premier pays à appliquer une telle décision, alors que la Chine, Taïwan, Singapour, la Russie et les Etats-Unis ont limité leurs interdictions aux produits venant de certaines régions du Japon. 

Les opérations de rejet en mer de 11 500 tonnes d'eau faiblement radioactive, selon Tepco, se poursuivaient ce mercredi, pour la troisième journée consécutive, en face de la centrale et à 250 kilomètres seulement de la mégapole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants. 

L'évacuation de cette eau dans l'océan, où les radioéléments sont censés se diluer, est nécessaire afin de libérer des cuves de stockage destinées à être remplies d'eau hautement radioactive qui s'est accumulée dans les installations et les galeries techniques des réacteurs 2 et 3. 

Cette eau polluée contient notamment de l'iode 131, dont la durée de vie se réduit de moitié tous les huit jours, et surtout du césium 137, qui lui reste actif pendant des décennies. 

Les experts craignent que la chaîne alimentaire marine ne soit contaminée en amont, à travers le plancton qui est consommé par les poissons. Afin de rassurer la population, le gouvernement a fixé un taux limite de radioactivité pour les produits de la mer, similaire à celui établi pour les légumes. 

Au-delà de 2000 becquerels/kg pour l'iode 131 et de 500 becquerels pour le césium 137, les poissons seront considérés comme impropres à la consommation. Les rejets massifs d'eau polluée dans l'océan risquent de peser encore sur les exportations de produits frais du Japon. 

 

L'Express

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